Ascenseur

Solitude écriture sur un mur de glace
Des mots au lendemain qui s’effacent
Sous la main des enfants qui passent

Ascenseur livreur de fleurs
Qui parlent en couleur
Aux usagers de la place
Pour un ailleurs de fantasme,
Poésie, sort de ton lit!

Râpe les phrases, dérape en rap,
De cités dortoirs en palaces,
De graphies aux murs banlieusards
De calligrammes aux squares

De déserts arides en pleines ravines,
Inonde les rues les ruelles
Les avenues, les boulevards
De buildings en bidonvilles
Pousse en l’herbe épaisse
Ta corne d’abondance
Et tes riens de silence

De prés bonheur en fruités vergers
Dévale les vallons les vallées,
D’aval en amont, cours les rires d’enfants,
De vaux en monts, parcours leurs peurs
Encours la peine du monde, ses capitales,
Son tiers immonde, ses bombes fatales,

Grise les bétons armés
Des mégapoles enflées
Les fumées noires
Des urbaines idées
Ricoche sur la ronde
Épuisée qui nous supporte
Répand ta lie fugace dans l’espace
Et dans les airs interstellaires
Relève et baise la terre
Palpite aux replis de la vie.

Agressive en violet rouge à lèvres
De femme factice et fragile
Déhanche-toi, roule
En velleda feutré sur la houle
Mots radeaux outremers et cyans
Orange, juteuse publicité
Pour onéreux échanges
Enroules-toi dans les boîtes vocales
Aux répondeurs suspends-toi
Déroules-toi via l’email
Messagère de l’extraordinaire
Aux miroirs aux reflets
Dans l’ascenseur si j’y vais
Exploses en bombe à tag
Sur les murs ghetto goulag
Avances-toi pas à pas
Exposes-toi Poésie
Déposes moi
Ici